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"Japon : le Kumano Kodo et autres lieux"
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Le Japon a été pour moi une expérience particulièrement intéressante, puisque j'ai pu aller marcher plusieurs semaines à deux reprises, en 2019 et en 2023 sur les chemins du Kumano Kodo, lacis de chemins antiques de pèlerinage dans la péninsule des Monts Kii au sud de Kyoto. Expérience physique de longues marches, expérience spirituelle avec des séjours dans des temples, expérience culturelle sur ce qui concentre l'esprit japonais, et expérience de peinture au long cours. Le second voyage était le plus important, car j'avais l'expérience du premier et j'étais accompagné par mon épouse, Thérèse, une fine connaisseuse de l'Orient et de l'Extrème-Orient avec qui l'échange était éclairant, joyeux et nourrissant.
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Les peintures ont été réalisées comme d'habitude sur le motif, afin de saisir l'esprit des lieux. Ce ne sont pas les Japonais qui vont me contredire, eux qui rencontrent si souvent les kamis dans la nature. Cet esprit, ce souffle, c'est ce qui est au delà de l'apparence. Il faut prendre le temps de s'imprégner ; la marche est pour cela un bon outil. Il faut être à l'écoute de ce que murmurent les montagnes et les eaux. Il faudra peindre juste, c'est un minimum ; il faudra surtout peindre vivant : mettre en lumière ce qui est dans l'obscurité du regard superficiel, trop rapide, qui ne s'intéresse pas, qui ne connaît pas. Cette connaissance est nécessaire et doit aussi être oubliée. Etre de la spontanéité de la peinture ne veut pas dire être ignorant. L'alchimie passe par une cuisson lente dans le fourneau de l'expérience : savoir refaire, pour être plus juste.
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Bien sûr, dans la réalité du chemin, il n'est pas toujours possible de refaire : quelle différence entre le travail confortable auprès de l'étang du monastère dans lequel on loge, où l'on pourra revenir le lendemain, et la peinture de fin de journée sur un chemin où les moustiques vous harcèlent et où l'envie de rentrer se fait sentir... Mais c'est la variété des expériences du peintre voyageur : des lieux différents, des durées différentes, des conditions différentes... pour des résultats différents. Pourtant, ce n'est pas toujours la peinture que vous avez pu faire dans le confort qui a le plus de souffle. La difficulté oblige parfois à aller directement à l'essentiel et à le rendre avec une telle évidence que la peinture est une réussite. Parfois aussi, c'est un échec : il y a du déchet dans ma peinture de peintre voyageur, beaucoup de déchets qui ne seront jamais montrés. Mais la prise de risque amène parfois à une peinture qui a réussi à capter un peu du souffle de ce qui était là. |
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Légendes des peintures dans l'ordre:
A : Pèlerin traditionnel, yamabushi en japonais. B : Grande pagode de Nachi, un des trois temples principaux, avec Hongu et Hayatama. C : Temple à Hongu, un des trois principaux sancturaires.
D :Koyasan, bassin aux carpes dans le temple daymio-in E: Koyasan, bassin aux carpes dans le temple regenjo-in F : Carpes koÏ
G: Statue d'un kitsune au sanctuaire d'Inari H : Cimetière de Koyasan où repose Kukai, fondateur du Shingon I : Lanterne de jardin
J : jardin zen K : carpes en cerfs-volants, à l'origine pour la fête des garçons. L : Grand Torii de Hongu parmi les rizières
M : Thérèse sur le Kumano Kodo, au milieu des cryptomères.
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Les peintures présentées sont à vendre.
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